En mai, les motos d’occasion font ce qu’il leur plaît, le marché du neuf limite les dégâts
Filip Rylant, porte-parole de la Fédération de la Mobilité TRAXIO commente : « Après des débuts difficiles au cours des quatre premiers mois, le marché semble se rétablir et en mai 2022 il s’est immatriculé 8.883 motos d’occasion, soit un bonus de +8,0 % comparé à l’an dernier. Malgré ces statistiques favorables, le marché d’occasion demeure confronté à des pertes de -13 %, soit quelque 4.781 unités par rapport à 2021. Il n’est pas pertinent de comparer ces statistiques à celles de 2020 en raison du confinement à l’époque.
La Flandre demeure le plus grand marché (56,6 %) mais chute de -17,3 % par rapport à l’an passé. La Wallonie représente 36,2 % du marché et réduit ses pertes (-12,1 %) tandis que Bruxelles, un petit marché (7,2 %) présentant par conséquent de grandes oscillations en pourcentages, parvient à limiter les pertes à -7,7 %. Honda, Yamaha, BMW, Suzuki et Kawasaki demeurent les marques d’occasion les plus populaires, mais pratiquement tout le top 10 voit ses statistiques se colorer de rouge. Les immatriculations de motos neuves ont reculé de -1,5 % en mai mais limitent les pertes sur les cinq premiers mois à -4,8 %. »
Nous avons également tendu l’oreille dans un centre de motos. « Le déclin des motos neuves peut généralement s’expliquer par les disponibilités qui souffrent de la pénurie de matières premières, les conséquences des confinements pendant la pandémie en Asie, les problèmes de transport et par conséquent, l’allongement des délais de livraison. Sur le marché de l’occasion, les choses sont plus compliquées : l’offre se raréfie progressivement ce qui ne limite pas seulement le choix mais fait grimper les prix - la demande des particuliers surtout est en forte augmentation – et les Néerlandais se montrent fort intéressés car aux Pays-Bas, la réintégration rend les motos encore plus coûteuses. Mais la longévité accrue, la flambée du prix de l’essence et la guerre en Ukraine assombrissent les perspectives d’avenir. Faire de la moto demeure encore souvent un loisir et l’on constate qu’on roule beaucoup moins qu’avant la pandémie. De nombreux motards choisissent donc de garder leur moto plus longtemps et de différer leur remplacement en attendant des temps meilleurs. »